Je suis passée par là…
J’ai vécu un parcours émotionnel assez initiatique.
Petite j’ai très vite été confrontée à de fortes émotions : une mère très aimante et protectrice qui part soudainement deux semaines loin de moi pour des vacances au Mexique : je souffre, je me sens abandonnée, dans la maison de mes grands-parents où je ne me sens pas bien, il n’y a pas la même odeur, les meubles sont froids, le lit gratte, il fait froid dans la salle de bain…
Ma mère me manque, me manque tellement que je ne peux plus aller aux toilettes, je garde cette souffrance en moi, j’ai mal au ventre, mal au coeur, un mal de vivre immense : je viens de vivre à 3 ans ma première expérience d’abandon dont je me souvienne, et la lourde charge de la dépendance affective qui amène au douloureux manque.
Je pleure excessivement, quand mes parents reviennent je fais des selles comme des bâtons.
Je souffre d’un abandon immense. Mes émotions s’en donnent à coeur joie.
J’ai ensuite vécu plus tard le rejet dans mon groupe d’amis au collège. Je me sentais seule, isolée, inutile, ma mère me manquait, sa douceur, sa protection, pourquoi le monde était-il si dur sans elle ?
Je pleurais sans cesse, à l’école, chez moi, j’avais une grande colère contre mes soi-disant amis, je m’isolais de plus en plus.
J’avais peur de cette solitude, peur de revenir à l’école, peur des moqueries.
J’ai vécu des années dans un torrent émotionnel, opposant une vie pleine de jeux et d’affection chez moi, et de pleurs, de peurs, à l’école.
En grandissant j’ai rencontré de nouvelles peurs : toujours aussi grandes, même plus grandes je crois : la peur de décevoir, de ne pas être acceptée si ce que je produisais dans mon travail n’était pas extraordinaire.
Peur à nouveau de vivre la solitude et la souffrance qui va avec.
Alors je me suis donnée corps et âme dans ce que j’ai entrepris, mettant en péril ma santé, j’ai fait un burn-out dans mon métier d’enseignante en physique chimie.
La dépression qui a suivi m’a fait ressentir une tristesse que je n’avais jamais eue, si profonde qu’elle vous fait perdre l’envie d’exister.
La tristesse venant souvent déjà dans ma vie, un peu sans raison apparente, je me mettais à ressentir un désespoir.
Là, c’était carrément une perte identitaire, un manque profond de sens à l’existence. Je ne voulais plus vivre car je ne voyais plus quoi vivre. Ces émotions ont bien failli me coûter ma vie.
Il faillait que j’agisse, et vite.
Heureusement je me suis prise en main, j’ai mis un pied dans le développement personnel, dans la sophrologie, j’ai appris à accepter, et à apprivoiser mes émotions.
Elles sont devenues moins dures, plus malléables, plus compréhensives.
J’ai appris à jouer de la vie avec elles, elles me fascinent et m’indiquent comment me rapprocher de moi et non m’en éloigner.
J’ai appris, grâce à un tas d’exercice, à enfin gérer mes émotions.
Je souhaite à tous ce parcours d’évolution et de vivre en paix avec ses émotions.